La justice des mineurs suscite aujourd´hui l´intérêt des décideurs publics qui y voient un enjeu essentiel en termes de régulation sociale. Si la plupart des professionnels qui travaillent dans ce cadre s´accordent sur la nécessité de changements dans son fonctionnement, de vifs débats opposent les tenants d´une transformation de son organisation vers un système plus axé sur la répression et les partisans d´une évolution qui tienne compte des spécificités de cette justice, et notamment le primat donné à l´éducatif. Qu´en est-il aujourd´hui ? Quel bilan peut-on faire du fonctionnement du juge des enfants et du partenariat autour desquels s´organisent la justice des mineurs, alors que l´ordonnance de 1945 qui fonde le système français a connu de multiples modifications, que la répartition des tâches et des responsabilités entre les juges, le personnel de la Justice, et les collectivités locales a été redistribuée à partir du milieu des années 2000, et que le métier des intervenants, avocats, parquetiers, éducateurs PJJ, ont dû adapter leurs pratiques à un environnement institutionnel et politique différent.
Ce colloque se propose d´aborder ces différents thèmes à travers la confrontation de praticiens, juges des enfants, avocats, parquetiers, éducateurs, psychologues, et de chercheurs ayant abordé ces thèmes dans des recherches financées en partie ou en totalité par le GIP mission de recherche Droit et Justice et ayant donné lieu à des publications récentes. Il s´agit d´analyser les pratiques afin de réfléchir collectivement à ce qu´est aujourd´hui la justice des mineurs, quels sont ses succès et ses limites, et quelles sont ses perspectives. Au-delà des discours convenus sur cette justice « particulière », il convient de mesurer l´impact réel d´un système autrefois considéré comme innovant et parfois même comme un modèle pour l´ensemble de l´appareil judiciaire, et aujourd´hui désigné comme en partie responsable de la délinquance juvénile, ou en tous cas comme trop obsolète pour faire face aux nouveaux défis. 
Le public attendu est donc à la fois un public de professionnels, et notamment des avocats, des juges des enfants et des éducateurs, et un public de chercheurs intéressés par ces questions.
 
Les débats s´organiseront autour de trois tables rondes, chacune abordant la question de la justice des mineurs sous un angle différent.