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Cette sélection est basée, comme pour les films, sur le contenu de la création dans son rapport à la violence sexuelle au sens élargi. Cette violence nous est contée en tant que telle, des personnages en témoignent, d’autres vivent au cœur de cet univers, d’autres encore donnent à voir les traces laissées, la mémoire dans les corps. Ces expressions peuvent tout autant être livrées en brut, comme elles peuvent être sublimées, poétisées, détournées. D’autres encore n’ont pas la vocation d’aborder ces sujets, mais les traversent malgré tout. Le spectacle VIVANT donc !

 

Le Viol d’une Petite Cerise Noire

* THÉÂTRE : Viol d´une petite Cerise Noire blog : http://www.madmoizelle.com - 16 mai 2014

"Le Viol d’une Petite Cerise Noire est une pièce de théâtre traitant du viol et abattant le quatrième mur pour inviter le public au coeur du débat. Malheureusement, son sujet difficile fait qu’elle n’est pas souvent programmée…"

Viol d’une Petite Cerise Noire aujourd’hui, le 16 mai 2014, à St Étienne

Et en septembre à Paris, en collaboration avec le Centre Bruxelles Wallonie

Quand les trains passent

mise en scène Isabelle-Loyse Gremaud - Théâtre Nuithonie - Suisse - Mars 2014

 

Interpellée par la question de la violence entre ados, la comédienne et metteuse en scène fribourgeoise Isabelle-Loyse Gremaud, initiatrice du projet Je suis à Cardinal – Cardinal mein Leben, monte un texte choc de Malin Lindroth autour d’un sujet sensible, le viol collectif. Sur scène, une narratrice. Adulte, mère de famille, elle se confie et tente de faire face aux remords qui l’assaillent depuis ses quinze ans. A cette époque, elle fait partie d’une bande. Pour rire, elle décide de jouer un tour à Suzy Petterson, leur souffre-douleur, en faisant courir le bruit que le caïd de l’école est amoureux d’elle. Impossible d’y croire tant personne ne pourrait croit-elle s’intéresser à une fille comme ça. Et pourtant. Le jeu, cruel, humiliant, dérape sans qu’elle n’intervienne… Loyauté, exclusion, regard des autres, Quand les trains passent... ouvre le débat sur une thématique brûlante en mettant le doigt sur les veuleries de chacun et l’impuissance du système judiciaire. Une chronique nécessaire d’un drame devenu bien trop ordinaire.

 

Après la représentation du 19 mars, M. Pascal Roman psychologue clinicien et psychothérapeute, professeur à l’université de Lausanne, membre de l’Association pour la recherche et le traitement des auteurs d’agressions sexuelles (ARTAAS), animera un moment d’échange avec le public intéressé et la compagnie, autour des thématiques évoquées par la pièce. Interview la veille de Pascal Roman sur la 1ère

Tabou

Mises en scène par Laurence Février, cinq comédiennes à la sensibilité et à la retenue superbes font entendre la parole des victimes à l’innocence bafouée.

Théâtre du Lucernaire, à Paris

 

D’abord, il y a l’enfant abusée des années durant par son jeune oncle qui venait la garder à la demande de ses parents. Ensuite, l’épouse violentée par un mari en perte de travail et de lui-même. Puis l’adolescente livrée par son « ami » à des copains, un soir de « tournante ».
Il y a aussi la femme qui, pour s’être montrée aimable, est agressée chez elle, porte brisée, corps dévasté. Enfin, cette octogénaire laissée pour morte après avoir été torturée et forcée par un étudiant qu’elle recevait comme un petit-fils…
Sur la scène du Lucernaire, cinq femmes se racontent, à jamais souillées, niées. Libérant une parole longtemps retenue par la honte et l’angoisse. Victimes d’un crime dont certains voudraient les rendre coupables. Pourquoi n’ont-elles pas porté plainte plus tôt ? Pourquoi n’ont-elles pas résisté ? Écrit et mis en scène par Laurence Février, Tabou  (1) traite de cet « interdit majeur »,  ce « fléau dans une société qui se veut libre »  : le viol.

 

Justesse et émotion
Nourrie de témoignages et de travaux en ateliers, à la façon d’un théâtre documentaire qui se révèle théâtre de la vie, Laurence Février s’en tient à la réalité ordinaire du quotidien, prenant acte qu’« une femme sur dix a été violée ou le sera au cours de sa vie »  et que, « dans huit cas sur dix, l’agresseur est connu de sa victime ».  Ses « violées » sont semblables à mille autres enfants, mères, grands-mères… Ses « violeurs » sont des hommes sans histoires, appréciés de chacun. Ils ne sont jamais convoqués sur le plateau.
Seules les « plaignantes » et leurs « interrogateurs » sont présents. Cinq comédiennes – Françoise Huguet, Véronique Ataly, Carine Piazzi, Mia Delmaë et Anne-Lise Sabouret – en sont les interprètes exclusives, passant d’un rôle, d’un statut à l’autre. Des questions et aveux les plus crus aux instants de désarroi, elles sont magnifiques de justesse et d’émotion avec, parfois, ce rien de distance empêchant que ne s’instaure dans la salle un malaise équivoque.
Laurence Février conclut son spectacle par un extrait de la célèbre plaidoirie de Gisèle Halimi, en 1978, lors d’un procès pour viol à Aix-en-Provence. Le rideau tombe, on ne sait s’il faut applaudir. Trop troublés par les vérités de ces êtres qui, dans leur banalité même, pourraient se révéler nos semblables. Nous-mêmes ?


20 heures. Rens. : 01.42.22.26.50. (1) Éd. L’Harmattan. 106 p., 11,50 €.

Source : La Croix du 16/09/2012 par DIDIER MÉREUZE

Conte d´amour - Markus ÖHRN : L’inceste à bras-le-corps

Festival Avignon 2012 : “Conte d’amour” / Conception Markus Öhrn / Institutet et Nya Rampen / a été donné du 15 au 20 juillet 2012 / Salle de Vedène.

Markus Öhrn donne son “Conte d’amour” au 66e Festival d’Avignon. Une oeuvre superbe, souveraine, dont l’impact sera considérable. Véritable magicien du plateau, Öhrn s’attaque avec brio à un sujet éminemment complexe, dont l’écho ne cesse de rebondir depuis l’aube de nos civilisations : l’inceste. A travers l’histoire-prétexte d’un événement retentissant, Öhrn débusque le monstre bien réel tapi dans nos sociétés contemporaines.

 

Source : Le Bruit du Off - 22 juillet 2012 - Lire la suite

Une Lulu ordinairement scandaleuse

Décembre 2010 : Reprenant la version originale de Wedekind, Stéphane Braunschweig s’échappe du mythe pour revenir à l’essence même de la pièce

Lulu de Frank Wedekind - Théâtre national de la Colline, à Paris

Jusqu’au 23 décembre, à 19 heures. 01.44.62.52.52. Puis, en janvier, à Grenoble, Nantes, Toulouse…

 

Lire l´article original de la Croix du 22/12/2010

 

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