Veille médias - culture - art - cinéma

Ces films nous concernent, soit parce qu’ils traitent de la violence sexuelle elle-même même la plus insidieuse, soit parce qu’ils comportent des scènes sexuelles très crues donc violentes (question de la limite entre art et pornographie), soit, plus éloigné qu’ils se réfèrent à l’univers carcéral.

Sortie du 01 octobre 2014 : Captives

Thriller d´1h52 Réalisé par Atom Egoyan - Canada
Avec : Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson...

 

8 ans après la disparition de Cassandra, quelques indices troublants semblent indiquer qu´elle est toujours vivante. La police, ses parents et Cassandra elle-même, vont essayer d´élucider le mystère de sa disparition. (Source : AlloCiné)

 

MetroNews 16/05/2014 par Jérôme Vermelin : CRITIQUE – Avec "Captives", en lice pour la Palme d’Or, le cinéaste canadien Atom Egoyan construit un thriller à tiroirs, où la résolution de l’intrigue est moins passionnante que les tourments affectifs de ses acteurs. (...)

Sortie du 07 mai 2014 : Au nom du fils

Film français de Vincent Lanoo - 1h20

 

Une comédie noire 100% belge.
Elisabeth est une catholique convaincue. Mère de famille et épouse aimante, elle met sa foi au service des autres en animant sur Radio espoir chrétien une émission de dialogue pour auditeurs en perte de repères. A la demande du diocèse, elle accueille chez elle le Père Achille qui fera dorénavant partie de la famille.
Ce qu’elle croit être une vie idyllique va très vite tourner au cauchemar. Son mari meurt d’un accident de chasse lors d’un exercice d’entrainement d’un genre assez particulier et elle découvre que son fils de 14 ans est victime du Père Achille.
Confrontée de plein fouet à la réalité de la vie mais surtout au silence et au déni de l’Eglise, elle perd tout sens de la charité chrétienne. Adoptant la loi du Talion, oeil pour oeil, dent pour dent, elle se lance dans une folle croisade vengeresse.
Les tontons flingueurs sous le soleil de Satan. (Source : Allociné)

 

"En bon Belge, Vincent Lannoo carbure à l´humour noir, à la provoc et à la parodie. Sous le vernis de la farce acide, le film dénonce un tabou et un fléau: la pédophilie dans l´Eglise et l´omerta qui l´accompagne. En prêtre opportuniste, Philippe Nahon est effrayant de bonhomie perverse" - Télérama du 07/05/2014

 

Agression sexuelle, Croyance, Eglise

Sortie du 23 avril 2014 : Je m´appelle Hmmm...

Film français de Agnès Troublé - 2h01

 

Une fiction, la fugue d´une fillette de 11 ans, aînée de 3 enfants, la mère absente, le père prédateur, la grand-mère trop pure pour imaginer ce qui se passe. Classe de nature la fillette disparait… Elle est montée dans un camion ; un road movie merveilleux et tragique en compagnie d´un routier écossais, un voyage initiatique, une rencontre, des rencontres "où l´amour se pose". (Source : AlloCiné)

 

Agression sexuelle, Inceste, Enfant

Sortie du 23 avril 2014 : States of Grace

Film américain de Destin Cretton - 1h36

 

Sensible et déterminée, Grace est à la tête d´un foyer pour adolescents en difficulté. Parmi les jeunes membres de son équipe, diversement expérimentés, la solidarité et le bon esprit sont de mise. Jusqu’à l’arrivée soudaine d’une fille tourmentée qui ignore les règles du centre et renvoie Grace à sa propre adolescence… pas si lointaine. (Source : AlloCiné)

 

Inceste, Adolescent, Éducateur,Équipe, Accompagnement

Sortie du 09 avril 2014 : Une histoire banale

Film d´Audrey Estrougo (2013). Sortie le 09 avril 2014.

 

Synopsis  : Jeune femme de 30 ans, Nathalie a une vie active simple et agréable, travaillant dans le domaine de la santé, sortant souvent entre amis et collègues de boulot. Joyeuse, rêveuse, amoureuse, elle se prépare à emménager bientôt avec son fiancé. Mais un soir, tout va basculer en quelques minutes. Une histoire banale, mais qui laisse des traces. (Source : Allociné)

En savoir plus

Dark Touch : Sortie du 02 avril 2014

Film de Marina De Van (France, Irlande, Suède)

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement


Une nuit, dans la campagne profonde, une maison isolée prend vie.
Meubles et objets se rebellent contre les occupants, laissant Neve, une fillette de 11 ans, seule rescapée du massacre sanglant qui a décimé sa famille.
Des proches la recueillent et s’efforcent de lui faire surmonter cette épreuve traumatique en l’entourant d’amour. Mais la violence continue de se manifester et Neve ne retrouve pas la paix…

 

"(...)Choisissant une voie cauchemardesque pour narrer l’expression du trauma d’une petite fille violentée par ses parents, "Dark Touch" assume pleinement la noirceur de son propos, tout en plongeant le spectateur dans un fantastique morbide et sans concession. (...)" par Ursula Michel dans "Dark Touch" : un film violent sur la brutalité de l´inceste" - NouvelObs.com du 21/03/2014

Gérontophilia : Sortie du 28 mars 2014

Film canadien de Bruce Labruce (1h22)

 

Lake, 18 ans, un garçon plutôt ordinaire, vit avec une mère névrosée et sort avec une fille de son âge, un peu excentrique. Mais il se découvre un penchant de plus en plus fort pour... les vieux messieurs. Embauché dans une maison de retraite pour l’été, il tombe sous le charme de M. Peabody, un séduisant patient de 82 ans.

Sortie du 11 décembre 2013 : A touch of sin

Film chinois de Jia Zhang Ke (2h10)

 

Dahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.
Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.

Sortie du 05 juin 2013 : Shokuzaï - Celles qui voulaient oublier

Drame de Kiyoshi Kurosawa
Avec Kyôko Koizumi, Sakura Ando, Chizuru Ikewaki...

Il y a quinze ans, quatre fillettes étaient témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Incapables de se souvenir du visage du tueur, elles étaient menacées de pénitence par Asako, la mère de la disparue. Contrairement à Sae et Maki, Akiko et Yuka veulent oublier. Et la mère d’Emili, que cherche-t-elle encore après tout ce temps ?  (Source : Allociné)

Sortie du 29 mai 2013 : Shokuzai : Celles qui voulaient se souvenir

Drame réalisé en 2012 par Kiyoshi Kurosawa  
Avec Kyoko Koizumi , Sakura Ando , Chizuru Ikewaki...

 

Dans la cour d’école d’un paisible village japonais, quatre fillettes sont témoins du meurtre d’Emili, leur camarade de classe. Sous le choc, aucune n’est capable de se souvenir de l’assassin. Asako, la mère d’Emili, désespérée de savoir le coupable en liberté, convie les quatre enfants chez elle pour les mettre en garde : si elles ne se rappellent pas du visage du tueur, elles devront faire pénitence toute leur vie. Quinze ans après, que sont-elles devenues ? Sae et Maki veulent se souvenir...

 

Critique Télérama :

(...) Emili, une écolière de 8 ans, est kidnappée sous les yeux de quatre de ses copines, puis violée et tuée. Les fillettes ont vu le meurtrier mais, sidérées par l´épouvante, sont incapables de se rappeler son visage. La mère de la victime va le leur faire payer : tant qu´elles n´auront pas identifié le coupable, elles devront « faire pénitence »... (...)

 

Critique le Monde : "Shokuzai" : quatre filles choquées, quatre femmes perdues

Sortie du 17 avril 2013 : Clip

* Clip : Film de Maja Milos, (2013)

Synopsis : Jasna, une adolescente de 16 ans, s’ennuie dans sa petite ville en périphérie de Belgrade, entre les cours du lycée et la vie chez elle, où ses parents n’arrivent plus à dialoguer avec elle. Comme les autres jeunes de son âge, ses seules préoccupations sont de faire la fête, de rencontrer des garçons et de se filmer en permanence avec son téléphone portable. Jasna tombe folle amoureuse de Djole, un garçon de son école. Prête à tout pour lui plaire, Jasna sombre vite dans les excès de l’alcool, du sexe et de la drogue. (Source : Télérama)


Interdit aux moins de 16 ans avec avertissement.

 

Lire la critique du Monde parue le 16/04/13 :  "Clip" : Jasna, une adolescente sous l´empire pornographique.

Sortie du 03 avril : Perfect mothers

 Perfect Mothers, Drame réalisé en 2013 par Anne Fontaine  

Résumé : Inséparables depuis le premier âge, Lil et Roz vivent en parfaite osmose avec leurs deux enfants , deux jeunes garçons à la grâce singulière et qui semblent des prolongements d’elles-mêmes. Les maris sont absents. Inexplicablement, et pourtant comme à l´évidence, chaque femme se rapproche du fils de l’autre, nouant avec lui une relation passionnelle. A l’abri des regards, dans un Eden balnéaire presque surnaturel, le quatuor va vivre une histoire hors norme jusqu’à ce que l’âge vienne mettre un terme au désordre. En apparence, du moins...

(Source : Télérama)

Sortie du 06 mars 2013 : Outreau, l´autre vérité

Outreau, l´autre vérité documentaire réalisé en 2011 par Serge Garde.

 

Résumé : L’affaire dite d’Outreau est restée dans nos mémoires comme le symbole de l’erreur judiciaire : un juge froid et incompétent, des enfants qui mentent, une accusatrice mythomane et des adultes finalement acquittés après des années de détention provisoire au terme de deux procès très médiatisés. Outreau un fiasco judiciaire ? Et si le scandale était ailleurs ? Dix ans après, ce film décrypte les véritables tenants et les aboutissants d’une affaire qui a traumatisé l’opinion publique et déstabilisé l’institution judiciaire. Pour la première fois, des magistrats, des experts psychiatres, des journalistes et des hommes politiques acceptent de nous raconter la manière dont ils ont vécu cette affaire Outreau. Leur récit est assez éloigné de ce qu’a retenu l’histoire officielle. Tout au long de ce film, une autre vérité se fait jour. Celle des enfants dont la parole a été bâillonnée et les droits bafoués. (Source : Télérama)

 

Interview de Dimitry Delay paru le 27/02/13 : ll avait été le premier à dénoncer des abus sexuels dans l´affaire d´Outreau. Aujourd´hui âgé de 20 ans, Dimitri Delay témoigne dans le documentaire Outreau, l´autre vérité et sur Le Point. Lire l´interview

 

Outreau : les confessions de Fabrice Burgaud paru dans Le Point du 27/02/13. Lire l´article

Sortie du 27 février 2013 : As if I am not there

Drame de Juanita Wilson avec Natasa Petrovic, Stellan Skarsgard, Miraj Grbic, Fedja Stukan, Zvezda Angelovska, Jasna Diklic, Nikolina Kujaca, Sanja Buric.


C ´est l´histoire d´une jeune femme de Sarajevo dont la vie est brisée le jour où un jeune soldat rentre dans son appartement et lui dit de préparer ses affaires. Amenée avec d´autres femmes du village, emprisonnée dans un entrepôt situé dans une région lointaine de Bosnie, elle apprend vite les règles et la vie du camp. Le jour où elle est choisie pour "amuser" les soldats, le vrai cauchemar commence. Face à la menace constante de la mort, elle lutte contre la haine qu´elle voit autour d´elle. Et quand elle se rend compte que survivre veut dire bien plus que rester en vie, elle prend une décision qui changera sa vie pour toujours.

 

L´express par Christophe Carrière : Ce n´est pas très nouveau, mais le film secoue durablement (25/02/2013)

Un an, jour pour jour, après Au pays du sang et du miel, sort en France As If I´m Not There, très proche sur le fond mais pas sur la forme. Comparatif.

Au pays du sang et du miel (2012), premier long-métrage d´Angelina Jolie, raconte le calvaire d´une jeune fille de Sarajevo pendant le conflit en Bosnie-Herzégovine. Capturée par les Serbes, elle est un peu moins maltraitée que les autres femmes, car gardée par son ex-petit ami, devenu tortionnaire depuis la guerre. N´empêche qu´à ses yeux la barbarie a un visage humain, et c´est encore plus horrible.
As if I´m not there (2013), premier long-métrage de Juanita Wilson, raconte le calvaire d´une institutrice de Sarajevo, engagée dans un village perdu de Bosnie dont toutes les femmes sont enlevées par des Serbes. Violée et battue, elle se résigne, afin de survivre, à séduire le commandant, qui se révèle être un père de famille désabusé par cette guerre.

Sortie du 30 janvier 2013 : Invisible

Film Israélien , allemand, 2013
Durée : 1h30

Drame de Michal Aviad avec Ronit Elkabetz, Evgénia Dodina, Mederic Ory, Gil Frank, Sivan Levy, Gal Lev, Mickey Leon, Rami Baruch.

 

Elles ont été victimes du même violeur en série. Nira est réalisatrice à la télévision et mère célibataire, et Lily est une militante de gauche qui soutient les Palestiniens. La rencontre avec la charismatique Lily a un si grand effet sur Nira qu´elle se met à réfléchir à nouveau aux événements d´autrefois tout en essayant de rétablir le lien entre celle qu´elle était alors et celle qu´elle est devenue. Les deux femmes entreprennent ensemble une tentative pour se libérer de la peur qui les lie l´une à l´autre, indépendamment de leur volonté.

 

Lire la critique du Monde du 29/01/13 - "Invisible" : l´empreinte du viol. Par Thomas Sotinel

 

Lire la critique de Marianne du 30/01/13 - "Invisible, un film pour sortir le viol du silence" par Patricia Neves

Sortie du 23 janvier 2013 : Too Much Love Will Kill You

film franco-libanais, 2013, Interdit aux moins de 16 ans.
Durée : 01h47


Marina, une jeune femme russe fuit sa vie monotone parisienne et débarque à Beyrouth, ville plongée dans le chaos et la violence, pour travailler comme danseuse dans un cabaret. Elle croise le chemin de plusieurs personnes marginales qui l’entraînent dans une dérive sans fin…

Sortie du 14 novembre 2012 : La Chasse

Drame de Thomas Vinterberg avec Mads Mikkelsen, Thomas Bo Larsen, Annika Wedderkopp, Lasse Fogelstrom, Susse Wold, Anne Louise Hassing, Lars Ranthe, Alexandra Rapaport.


Après un divorce difficile, Lucas, quarante ans, a trouvé une nouvelle petite amie, un nouveau travail et il s´applique à reconstruire sa relation avec Marcus, son fils adolescent. Mais quelque chose tourne mal. Presque rien. Une remarque en passant. Un mensonge fortuit. Et alors que la neige commence à tomber et que les lumières de Noël s´illuminent, le mensonge se répand comme un virus invisible. La stupeur et la méfiance se propagent et la petite communauté plonge dans l´hystérie collective, obligeant Lucas à se battre pour sauver sa vie et sa dignité.

Sortie du 31 octobre 2012 : N´aie pas peur

Drame espagnol de Montxo Armendariz

Sylvia porte en elle un lourd secret qui a brisé son enfance. Ses proches n’ont pas vu sa détresse ou peut-être ont-ils préféré ne pas la voir… À 25 ans, elle décide d’affronter son douloureux passé et les êtres qui y sont liés. Sur le chemin de cette reconstruction, elle va apprendre à dominer ses émotions, ses peurs et accéder enfin à l’estime de Soi.

 

(...) Une œuvre forte et violente qui aborde frontale ment la question de l´inceste et surtout la difficulté qu´éprouvent les victimes à se reconstruire après avoir subi ce type d´abus sexuels. (...) Lire la suite Cinespana 2012 / Espagnolas à Paris : avant-première du captivant « N’aie pas peur »

 

Le Monde : "N´aie pas peur" : une histoire d´inceste victime de trop de clichés (30/10/2012)

Sortie du 17 octobre 2012 : Elle ne pleure pas, elle chante

Drame réalisé en 2011 par Philippe de Pierpont.

Résumé :  Laura, la trentaine, habite seule à la périphérie d´une grande ville. Elle apprend que son père est dans le coma, suite à un accident de la route. Elle décide d´aller le voir à l´hôpital : l´occasion se présente enfin de régler ses comptes, peut-être même de se venger... Mais la vie est imprévisible et le désir de revanche de Laura va engendrer des retrouvailles troublantes avec sa famille et son passé. (Source : Télérama)

 

Critique de Télérama du 17/10/12 : Lire la critique

 

Critique du Monde du 16/10/12 : "Elle ne pleure pas, elle chante" : une fiction ampoulée sur le douloureux sujet de l´inceste

Sortie du 03 Octobre 2012 : Después de Lucia

Después de Lucia réalisé en 2012 par Michel Franco.

Résumé : Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois ; depuis, son mari Roberto, et sa fille Alejandra, tentent de surmonter ce deuil. Afin de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s´installer à Mexico. Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie, plus brillante, elle est rapidement la cible d´envie et de jalousie de la part de ses camarades. Refusant d´en parler à son père, elle devient une proie, un bouc émissaire. (Source : Télérama)

 

Critique du Monde parue le 02/10/12 : "Después de Lucia" : les frustrations de la société mexicaine

 

Critique de Télérama parue le 03/10/12 : Voir la critique

 

Sortie du 05 septembre 2012 : Killer Joe

Killer Joe de William Friedkin, 2012, 1h42

Résumé : Chris, 22 ans, minable dealer de son état, doit trouver 6 000 dollars ou on ne donnera pas cher de sa peau. Une lueur d’espoir germe dans son esprit lorsque se présente à lui une arnaque à l’assurance vie. Celle que sa crapule de mère a contractée pour 50 000 dollars.
Mais qui va se charger du sale boulot ?
Killer Joe est appelé à la rescousse. Flic le jour, tueur à gages la nuit, il pourrait être la solution au problème. Seul hic : il se fait payer d’avance, ce qui n’est clairement pas une option pour Chris qui n’a pas un sou en poche. Chris tente de négocier mais Killer Joe refuse d’aller plus loin. Il a des principes…jusqu’à ce qu’il rencontre Dottie, la charmante sœur de Chris.
Alors Killer Joe veut bien qu’on le paye sur le fric de l’assurance si on le laisse jouer avec Dottie.
[Source : Allociné]

 

Critique:

"Killer Joe" : la chevauchée du diable au fin fond du Texas - parue dans Le Monde - 04/09/12

Madame Solario

Pour son 16ème long métrage, René Feret fait renaitre de ses cendres Madame Solario, personnage mythique et titre d´un roman de Gladys Huntington publié anonymement en 1956. Arrivé en tête de la liste des best-sellers du New York Times dès sa parution, il arriva même aux mains de Marguerite Yourcenar qui en fit son livre de chevet. En résulte une adaptation réussie pour un sujet pourtant bien délicat à aborder: l´inceste entre une frère et une sœur.


Alors que l´inceste demeure un énorme tabou dans notre société actuelle, traiter de ce thème dans le microcosme aristocrate des années 1900 est sans conteste un défi de taille. Et pourtant René Féret amène son sujet, tout en délicatesse et subtilité. Ayant découvert le livre de Gladys Huntington il y a plus de deux ans, le réalisateur est tombé sous le charme de ce roman qu´il qualifie «d´original, superbement écrit, une sorte de »Maurice« de Forster dont James Ivory a fait un si beau film en 1987». Aborder l´amour interdit entre un frère et une sœur dans une société aristocratique figée avait en effet de quoi inspirer.
Madame SolarioL´histoire prend place sur les rives du lac de Côme en 1906. Après des années de séparation, Natalia Solario ( Marie Féret, fille du réalisateur) retrouve son frère ( Cyril Descours) dans un hôtel de luxe occupé par des aristocrates en villégiature. Jeunes et beaux, le frère et la sœur attisent tous les regards sur leur passage. Espérant assoir leur situation et retrouver leur train de vie perdu, ils décident de rentrer dans un jeu de séduction avec certains des clients fortunés de l´hôtel. Conscients de l´ascendant qu´ils provoquent sur leur encourage, leur succès fait renaitre une certaine complicité se transformant vite en véritable tension sexuelle qui les rapproche, irrémédiablement. Dans une sorte d´amour narcissique, ils charment pour mieux se plaire à eux mêmes, se renvoyant l´un l´autre le reflet de leur pouvoir de séduction.

 

Rien de voyeur ni de gênant dans la prise de conscience des véritables sentiments qui lient Madame Solario et son frère. La curiosité malsaine provient plutôt de la manière dont éclate ce secret aux yeux de la petite communauté si engoncée dans les apparences et les manières. L´hypocrisie ambiante d´une société qui se permet tous les vices tant qu´ils restent secrets accentue davantage le choc de cette révélation. C´est là que se situe le véritable tour de René Féret: détourner l´intérêt principal de l´intrigue sur les réactions plutôt que sur l´action même.
Un point de taille à relever cependant : le jeu d´acteurs théâtral et anti-spontané qui pourra peut être en déranger quelques uns. Féret se justifie en affirmant : «je n´aime pas les jeux « réalistes », les jeux automatiques, qui vont de soi, ils sont souvent des réflexes, des clichés. J´aime la distance. Entendre ce qui est écrit». Certes, mais le résultat à l´écran reste assez déroutant. A noter cependant que la manière dont Marie Féret incarne son personnage se démarque nettement. Toute la subtilité qui anime chacune de ses répliques rend Madame Solario complètement impénétrable. A la fois vulnérable et inatteignable, elle inspire dans un seul regard le doute et la détermination, l´indifférence et la passion. Toute la relation avec son frère n´en devient que plus complexe, son interprétation nous éloignant doucement mais sûrement des idées reçues qui entourent ce tabou.

 

Par Elsa Puangsudrac

 

Source : http://www.toutlecine.com

Sortie du 25 juillet 2012 : 360

Film britannique de Fernando Meirelles (1h50)
Avec Anthony Hopkins, Jude Law, Rachel Weisz

 

Relecture moderne et dynamique de la pièce La Ronde, d´Arthur Schnitzer. Une histoire d´amour chorale où les destins de personnages d´horizons différents s´entrecroisent. (Source : Allo Ciné)

 

 

Critique Télérama 25/07/2012 :

Jamais démodée, La Ronde de Schnitzler inspire aujourd´hui cette coproduction internationale comme elle avait, en 1950, servi d´argument à un film magique de Max Ophuls. Mais le scénariste Peter Morgan ne s´embarrasse pas de fidélité au roman. En clin d´oeil à Schnitzler, il lance simplement l´histoire à Vienne, où une femme venue de Bratislava fait ses débuts dans la prostitution avec un homme d´affaires anglais, que son épouse, journaliste de mode, trompe avec un photographe brésilien... Ces récits enchâssés dévoilent des personnages presque trop actuels pour avoir du mystère, comme ce Russe mafieux ou ce délinquant sexuel sorti d´une prison américaine et au bord de la récidive.

Heureusement, et le titre l´annonce, 360, c´est, en degrés, un tour complet de la caméra sur elle-même, autrement dit une ronde dans le langage de l´image. Fernando Meirelles (The Constant Gardener) en possède une maîtrise magistrale. Capable de donner au moindre plan une grande force visuelle, il aime aussi être au plus proche de ses comédiens. Il en dirige ici d´excellents — Jude Law, Anthony Hopkins et même un surprenant Jamel Debbouze. Ces talents concertés finissent par faire exister des personnages qu´une fragilité universelle réunit. De Paris à Denver ou Londres, ils cherchent leur voie, au risque de se perdre. En les regardant avec générosité, Meirelles les rend vrais et touchants. — Frédéric Strauss

Sortie du 04 juillet 2012 : Le Paradis perdu

Le paradis perdu,  d´Eve Deboise, 2012, 1h33

résumé : Lucie, 17 ans, vit avec son père, Hugo, dans une pépinière isolée du sud de la France. Le travail quotidien au contact de la nature les absorbe et comble le manque de la mère, partie depuis un an sans donner de nouvelles. Cette absence a resserré le lien entre père et fille, doux et étouffant, rassurant et dangereux. Mais un jour, la mère revient, provoquant la jalousie et la colère incontrôlée d´Hugo… (Source Allociné)

 

- Critique parue dans le quotidien 24 matins  : Le Paradis Perdu, l’ambiguïté sexuelle entre un père et sa fille par Jennifer Larcher publié le 3 juillet 2012

Sortie du 30 mai 2012: Les Femmes du Bus 678

Fayza, Seba et Nelly, trois femmes d’aujourd’hui, aux vies totalement différentes, s’unissent pour combattre le machisme impuni qui sévit au Caire dans les rues, dans les bus et dans leurs maisons. Déterminées, elles vont dorénavant humilier ceux qui les humiliaient. Devant l’ampleur du mouvement, l’atypique inspecteur Essam mène l’enquête. Qui sont ces mystérieuses femmes qui ébranlent une société basée sur la suprématie de l’homme ? 

 

 

Sortie du 25 avril 2012 : Tyrannosaur

Interdit aux moins de 12 ans


Dans un quartier populaire de Glasgow, Joseph est en proie à de violents tourments à la suite de la disparition de sa femme. Un jour, il rencontre Hannah. Très croyante, elle tente de réconforter cet être sauvage. 
Mais derrière son apparente sérénité se cache un lourd fardeau : elle a sans doute autant besoin de lui, que lui d’elle. Source : AlloCiné

 

Le Parisien : «Tyrannosaur» : drames dans un couple anglais
« Tyrannosaur », premier film du Britannique Paddy Considine, raconte une histoire d’amour impossible dans une ambiance à la Ken Loach. (25/04/2012)

Sortie du 18 avril 2012 : Les Fraises des bois

Violette vit en pleine campagne chez ses parents, de riches propriétaires agricoles, en Picardie. Gabriel, est caissier dans un supermarché. En apparence, ces deux personnages discrets sont sans histoire. Pourtant, ils étouffent dans leur quotidien et cachent chacun de sombres secrets. De croisements incertains en rencontres fortuites, ils vont au fil des saisons essayer de se libérer de ce qui les entrave : leur parcours sera imprévisible et les solutions radicales. Source : AlloCiné

Sortie du 14 mars 2012 : 38 témoins

Alors qu´elle rentre d´un voyage professionnel en Chine, Louise découvre que sa rue a été le théâtre d´un crime. Aucun témoin, tout le monde dormait.
Paraît-il.
Pierre, son mari, travaillait. Il était en mer.
Paraît-il…
La police enquête, la presse aussi.
Jusqu´à cette nuit où Louise rêve. Elle rêve que Pierre lui parle dans son sommeil.
Qu´il lui parle longuement. Lui qui, d´habitude, parle si peu.

Source : Allociné

 

Critique Le Monde du 13/03/2012 : "38 témoins" : enquête sur un silence assassin

Le paradis des bêtes

Dominique, un père impressionnant et possessif, dirige avec sa sœur un grand magasin animalier : le Paradis des bêtes.
Violent, alors qu´il a dépassé un point de non retour dans sa relation avec sa femme, Cathy, il s´enfuit avec leurs enfants Clarisse et Ferdinand.
Réfugié avec eux de l´autre côté de la frontière, dans un grand hôtel d´une station de sport d´hiver huppé, il y tente de construire un monde d´illusion, afin de reconquérir sa fille et son fils... qui l´aiment pourtant sans condition.

Source : Allociné


Critique Le monde 13/03/2012 : "Le Paradis des bêtes" : un terrible conte sur la violence familiale

Sortie du 07 mars 2012 : À l´ombre de la République

À l´ombre de la République, documentaire réalisé par Stephane Mercurio , 1h40 (2011)

Résumé : Pour la première fois, après trois ans d´existence, le CGLPL (Contrôle général des lieux de privation de liberté) accepte qu´une équipe de tournage le suive dans son travail, minutieux, essentiel, de contrôle des droits fondamentaux dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, commissariats... Stéphane Mercurio a suivi une quinzaine de contrôleurs. Leurs lieux de mission : la maison d´arrêt de femmes de Versailles, l´hôpital psychiatrique d´Evreux, la centrale de l´île de Ré, et enfin la toute nouvelle prison de Bourg-en-Bresse. Pendant ces quelques semaines d´immersion à leurs côtés au coeur des quartiers disciplinaires, dans les cours de promenade des prisons ou dans le secret des chambres d´isolement, un voile se lève sur l´enfermement et la réalité des droits fondamentaux en ces lieux.

Source : Télérama

 

Lire la critique du Monde du 06/03

Sortie du 29 février 2012 : Martha Marcy May Marlene

Après avoir fui une secte et son charismatique leader, Martha tente de se reconstruire et de retrouver une vie normale. Elle cherche de l’aide auprès de sa sœur aînée, Lucy, et de son beau-frère avec qui elle n’avait plus de contacts, mais elle est incapable de leur avouer la vérité sur sa longue disparition. Martha est persuadée que son ancienne secte la pourchasse toujours. Les souvenirs qui la hantent se transforment alors en effrayante paranoïa et la frontière entre réalité et illusion se brouille peu à peu...

 

Critique du Monde 28/02/2012 : "Martha Marcy May Marlene" : une femme sous influence

 

Critique de Télérama : Martha, Marcy, May, Marlene

22 février 2012 : Portrait au crépuscule

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Marina, la trentaine, est psychologue pour enfants. Mais elle se cherche encore, dans son travail comme dans son couple. A l’issue d’une journée d’errance, elle se fait agresser par des policiers. Elle n’a dès lors plus qu’une obsession, se venger. Ses armes ne seront pas celles que l’on croit…

 

Critique LEMONDE 21.02.12 : "Portrait au crépuscule" : le viol ou la violence du pouvoir

Au Pays du Sang et du Miel

Interdit aux moins de 12 ans

Alors que la guerre fait rage en Bosnie, Danijel et Ajla se retrouvent dans des camps opposés malgré ce qu’ils ont vécu. Danijel est un soldat serbe et Ajla une prisonnière bosniaque retenue dans le camp qu’il surveille. Pourtant, avant le conflit, l’un et l’autre partageaient d’autres sentiments. C’était une autre vie, avant la barbarie, avant que cet affrontement ethnique violent ne prenne leur futur en otage. A nouveau face à face dans cet épouvantable contexte, leur relation devient complexe, ambiguë, incertaine. La guerre a miné leur lien.
Voici leur histoire, bouleversante, écrasée par l’effroyable poids qu’une guerre fait peser sur des gens simples qu’aucun pouvoir politique ne semble vouloir sauver.

In the Land of Blood and Honey : Angelina Jolie espère que son film provoquera une discussion sur le viol

BERLIN - Angelina Jolie a déclaré lundi qu´elle souhaitait que son premier film à titre de réalisatrice, «In the Land of Blood and Honey», entraînera la tenue d´un plus large débat sur la question du viol — ce qui aiderait, selon les procureurs de la Cour pénale internationale, à traduire les coupables en justice.

 

L´actrice était de passage à Berlin pour y présenter ce long métrage, qui a comme trame de fond la guerre en Bosnie.

En soirée, le groupe Cinéma pour la paix lui a décerné un «prix honoraire» soulignant «son opposition à la guerre et au génocide».

Angelina Jolie a scénarisé et réalisé cette histoire d´amour entre une Bosniaque musulmane et un Bosniaque serbe, qui se transportera dans les camps de réfugiés où les viols sont monnaie courante.

«J´estime qu´il est important de faire la lumière sur ces enjeux importants», a-t-elle déclaré devant quelques journalistes.

«C´est peut-être une chose étrange à dire pour une réalisatrice et une cinéaste, mais je veux que les gens ressentent un certain inconfort en visionnant le film. Ils devraient se fâcher et ils devraient vouloir que l´on intervienne, ils devraient vouloir y mettre fin et être en colère», a-t-elle lancé.

 

Source : Associate Press - 13/02/2012

Sortie du 01 février 2012 : Elles

de Malgorzata Szumowska
Casting : Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Joanna Kulig, Tous Film franco-polonais en couleur, 2011

 

Anne, journaliste dans un grand magazine féminin enquête sur la prostitution estudiantine. Alicja et Charlotte, étudiantes à Paris, se confient à elle sans tabou ni pudeur. Ces confessions vont trouver chez Anne un écho inattendu. Et c’est toute sa vie qui va en être bouleversée.

 

Libération : Critique du 01 février 2012 : «Elles», filles de choix Par GÉRARD LEFORT
La vie bousculée d’une bourgeoise au contact d’un duo d’escort-girls

 

Lire la Critique d´evene

Sortie du 18 janvier 2012 : Millenium : Les hommes qui n’aimaient pas les femmes

Mikael Blomkvist, brillant journaliste d’investigation, est engagé par un des plus puissants industriels de Suède, Henrik Vanger, pour enquêter sur la disparition de sa nièce, Harriet, survenue des années auparavant. Vanger est convaincu qu’elle a été assassinée par un membre de sa propre famille.
Lisbeth Salander, jeune femme rebelle mais enquêtrice exceptionnelle, est chargée de se renseigner sur Blomkvist, ce qui va finalement la conduire à travailler avec lui.
Entre la jeune femme perturbée qui se méfie de tout le monde et le journaliste tenace, un lien de confiance fragile va se nouer tandis qu’ils suivent la piste de plusieurs meurtres. Ils se retrouvent bientôt plongés au cœur des secrets et des haines familiales, des scandales financiers et des crimes les plus barbares…

 

Lire la critique du Figaro 13/01/2012 : Polar polaire Par Jean-Christophe Buisson

Sortie du 18 janvier 2012 : Trust

Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet – Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum – Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies.
Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Le masque finira par tomber et cela va déclencher un engrenage que personne n’aurait pu imaginer, mais qui changera définitivement la vie de toute la famille…

 

Source : Allociné

 

Lire la critique du Monde du 17/01 : "Trust" : avertissement à l´usage des adolescents et de leurs parents

Sortie du 11 janvier 2012 : Il n´y a pas de rapport sexuel

Film français en couleur, 2012 de Raphaël Siboni

 

Un portrait de HPG, acteur, réalisateur et producteur de films pornographiques, entièrement conçu à partir des milliers d´heures de making-of enregistrées lors de ses tournages. Plus qu´une simple archive sur les coulisses du X, ce film documentaire s´interroge sur la pornographie et la passion pour le réel qui la caract

Sortie du 21 décembre 2011 : A dangerous method

A dangerous method  : Drame réalisé  en 2011 par David Cronenberg

Résumé : Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d´hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina entre en contact avec Sigmund Freud. Ce dernier désapprouve cette liaison : les deux hommes vont confronter leurs méthodes lors d´un face à face sans concession.
Source : Télérama

 

Lire la critique de Télérama

Sortie du 07 décembre 2011 : Shame

Shame, Drame réalisé  en 2011 par Steve McQueen

 

Résumé : Brandon, trentenaire célibataire new-yorkais, cache à son entourage son addiction au sexe. Sa soeur, Sissy, une chanteuse un peu paumée, arrive sans prévenir à New York et s´installe dans son appartement. Acculé, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie.

Source :  Télérama

Lire la critique de Télérama

 

Sortie 23 novembre 2011 : Toute ma vie (en prison)

Documentaire de Marc Evans.

 

Au moment même où William Francome nait, le 9 décembre 1981, un homme est arrêté pour le meurtre d’un policier de l’autre coté de l’Atlantique. Cet homme est noir, journaliste et ancien Black Panther, et s’appelle Mumia Abu-Jamal. Pendant que William grandit paisiblement dans une banlieue de Londres, Mumia devient peu à peu un des plus célèbres condamnés à mort américain. En 2006, à 25 ans, William décide de partir sur les traces de celui qui a été en prison durant toute sa propre vie. Il va découvrir le passé incroyable du Philadelphie des années 80 et dévoiler tout un pan oublié de l’histoire sociale et politique récente des États-Unis. Le film le suit dans ce parcours et l’accompagne d’images d’archives inédites et de nombreuses interviews de personnalités et intellectuels américains, de Noam Chomsky... à Snoop Dogg. Alors que la France s’apprête à fêter les 30 ans de l’abolition de la peine de mort par le gouvernement de François Mitterrand, le 9 décembre 2011 sera le trentième anniversaire de l’incarcération de Mumia Abu-Jamal dans les couloirs de la mort en Pennsylvanie. Il y a plus de 3250 condamnés dans les couloirs de la mort des Etats-Unis. A l’approche des élections présidentielles américaines de 2012, les exécutions s’accélèrent.

Sortie du 09 novembre 2011 : Michael

Un film de Markus Schleinzer - Genre Drame, Avec Michael Fuith, David Rauchenberger, Gisela Sacher, Ursula Strauss, Christine Klain, Nora Von Waldstätten

 

Michael, 35 ans, célibataire, pourrait presque passer pour un citoyen autrichien parfaitement normal : il prend son petit déjeuner et sa voiture le matin, travaille dans des bureaux, s’évertue à entretenir des rapports polis avec ses collègues et son voisinage, part en vacances au ski, habite un petit pavillon de banlieue, regarde tranquilement la télévision le soir… Une vie tout ce qu’il y a de plus banale et traditionnelle, à laquelle chacun pourrait s’identifier, si ce n’était un détail « de taille » : Michael garde enfermé chez lui Wolfgang, un petit garçon de 10 ans, avec qui il entretient parfois des rapports sexuels non consentis…

Michael est pédophile, mais Markus Schleinzer le filme avec une troublante normalité. En découpant plan après plan le rythme presque maniaque de son quotidien, le cinéaste met sur le même plan le déjeuner de Michael avec ses collègues et la relation de l’adulte avec l’enfant. A travers cette mise en scène sèche et glaçante, tout en plans fixes, qui rappelle celle d’un Michael Haneke (avec lequel Schleinzer a justement longtemps travaillé), le film laisse s’insinuer une troublante et menaçante ambiguité : le spectateur devient malgré lui le voyeur d’une horrible relation, tant perverse que criminelle… Effet de malaise garanti !

On reste d’autant plus gêné que Michael demeure doux et attentionné à l’égard de l’enfant, avec qui il prend ses repas, joue et même fête Noël… C’est comme si l’on cherchait à nous faire douter de l’ignominie de cette relation. Doute parfaitement illustré par une séquence centrale, qui demeurera peut-être comme le « climax » du long métrage : imitant la scène d’un film de série B qu’il a vu à la télé, Michael sort son sexe devant Wolfgang, prend un couteau dans la main et lui demande lequel du couteau ou du sexe il préfère qu’il lui enfonce… Quand l’enfant répond sans la moindre hésitation « le couteau », on ne sait plus si l’on doit se tordre de rire ou être horrifié de la situation, d’autant qu’elle est filmé frontalement en un seul plan large et plan séquence !

Même si le style se révèle bien moins puissant que celui d’Haneke, dont on a souvent l’impression ici d’assister à une imitation sans relief, ce « Michael » demeure quand même une œuvre intéressante, dont le pouvoir de fascination dérange et questionne. Qui sont les gens qui nous entourent ? Et si le pire des monstres n’était autre que mon voisin de palier si sympathique ? Sans compter toutes ces zones d’ombre que l’on retrouve en chacun de nous : comment se préserver de ne jamais répondre à nos plus vils instincts ou de verser dans l’horreur du fait divers ?

 

Source : Cinémathèque de Phil Siné

 

Critique le Monde 08/11/2011 : "Michael" : la dissection clinique du quotidien d´un pédophile

Honk

Un film de Arnaud Gaillard, Florent Vassault


Au cœur des États-Unis, Curtis, Golda et Veldean se trouvent confrontés à l´absurdité et à la violence de la peine de mort. Pendant ce temps à Huntsville, petite ville du Texas, les exécutions rythment le quotidien.

 

Critique le Monde 08/11/2011 : "Honk" : un road-movie mélancolique sur la peine de mort

 

Zones d´ombre

Un film de Mika Gianotti (2011), Genre Documentaire

Le Président de la Cour d’Assises de Saint-Omer prépare et dirige deux procès d’affaires criminelles. Des coulisses à la salle d’audience, des magistrats aux accusés et aux jurés, la réalisatrice donne à voir un exemple de justice en action, vers l’humanité, avec humanité, à travers le portrait d’hommes confrontés les uns aux autres et à eux-mêmes.

 

Critique le Monde 08/11/2011 : "Zones d´ombre" : l´exercice de la justice, du point de vue du magistrat

Sortie du 19/10/11 : Polisse

Synopsis : Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs mais aussi la pause déjeuner où l´on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c´est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec... Comment ces flics parviennent-ils à trouver l´équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ?

Source : Télérama

 

Critiques du film :

 

- le 19/10/11 : Télérama : “Polisse” analysé par un psychiatre criminologue. Expert en criminologie, Roland Coutanceau commente le film “Polisse”, de Maïwenn. Il insiste sur l´écoute des victimes, mais aussi des auteurs de violences.

 

- le 18/10/11 : Le NouvelObs : "Polisse" : Maïwenn contre les pédophiles

Sortie du 21/09/2011 : "Mineurs 27"

Thriller réalisé en 2011 par Tristan Aurouet

Synopsis : Vincent Descharnes est un petit flic de province véreux, obséquieux avec les forts, manipulateur avec les faibles. Il y a dix ans, il a enterré une sale affaire pour sauver sa peau. Wilson et Stan ont en commun leur passion pour Déborah mais aussi un lourd secret. Il y a dix ans, ils ont subi un traumatisme dont aucun enfant ne peut se remettre. Aujourd´hui, ce passé les rattrape. Si Wilson veut oublier, Stan veut parler. L´étau se resserre sur Vincent Descharnes. Mais ce n´est pas un gamin qui va l´arrêter.

Source : Télérama

 

Voir la critique du Monde du 20/09/11 : "Mineurs 27" : un polar stylisé sur fond de pédophilie

Sortie du 07/09/11 : Présumé coupable

* Présumé coupable  réalisé par Vincent Garenq - 2011

Résumé : Le film raconte le calvaire d´Alain Marécaux - "l´huissier" de l´affaire d´Outreau - arrêté en 2001 ainsi que sa femme pour d´horribles actes de pédophilies qu´ils n´ont jamais commis. C´est l´histoire de la descente en enfer d´un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l´histoire de sa vie et de celle de ses proches broyée par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque.

Source : Télérama

 

Critique du Républicain Lorrain du 04/09/2011 : Retour à Outreau
Dix ans après avoir été accusé à tort de pédophilie, Alain Marécaux entend tourner définitivement la page avec Présumé coupable, un film de Vincent Garenq adapté de sa Chronique de mon erreur judiciaire. par Michel BITZER

Sortie du 29/06/2011 : My little princess

Film d´Eva Ionesco

Hannah et Violetta forment un couple hors du commun : Mère insaisissable et fillette en quête d´amour maternel, artiste fantasque et modèle malgré elle.
Lorsqu´Hannah demande à sa fille si elle veut être son modèle, tout bascule dans la vie de Violetta qui vivait jusque là avec sa tendre grand mère. D´une enfance banale elle devient égérie du milieu branché parisien..

 

Critique le Télégramme du 28/06/2011 : Pour son premier long-métrage, Eva Ionesco a choisi de porter à l´écran une partie de sa propre vie. Un récit sulfureux qui bouscule le spectateur mais dont l´un des atouts réside, une nouvelle fois, dans la performance époustouflante d´Isabelle Huppert. Lire la suite en ligne

 

Critique (Evene)

Dire que le premier film d’Eva Ionesco, comédienne et photographe, relève de la catharsis est un délicat euphémisme. Choisie comme modèle dès l’âge de quatre ans par sa mère (la très controversée Irina Ionesco) et posant parfois nue pour elle, la cinéaste néophyte raconte peu ou prou son histoire et ses traumas très fondateurs dans ‘My Little Princess’. L’essentiel des qualités du film se niche dans ce « peu ou prou ». Si Eva Ionesco ne fait pas mystère du caractère autobiographique de son premier essai, elle privilégie néanmoins la fiction distanciée et la stylisation formelle. Une bonne idée qui lui permet d’échapper au pathos et à la complaisance.
Fin des années 70, Paris. Violetta, dix ans, vit chez sa grand-mère et ne reçoit qu’épisodiquement les visites de sa maman, Hannah, qui consume ses nuits dans les boîtes branchées de la capitale. Équilibre précaire, mais équilibre tout de même. Bientôt, patatras, tout bouge. Hannah, la photographe, prend sa fille comme modèle, l’incite à adopter poses lascives et attitudes plus qu’équivoques. Gros succès dans les galeries d’Art, à Paris comme à Londres, puis dans les magazines friands de lolitas. La gamine, qui ne comprend pas grand chose à ce qui lui arrive, devient une égérie et un objet de désir offert aux regards. Elle y perd une part considérable de son identité d’enfant.
Pour raconter cette (son) histoire glauque, Eva Ionesco dédaigne avec une belle intransigeance les voies balisées du « film-dossier » (sujet potentiel : l’Art et la pédopornographie) et du règlement de compte perso exhibé sur grand écran. Plus proche du conte de fées versant noir que du précipité réaliste, ‘My Little Princess’ épouse au plus près la déraison manipulatrice de la mère (Isabelle Huppert), l’incompréhension puis les résistances de la gamine et, surtout, les relations brûlantes entre les deux. Si Eva Ionesco se perd parfois dans d’inutiles digressions oniriques et si ses personnages secondaires paraissent bien artificiels, le film entraîne dans son univers fantasmagorique et ambivalent. Inégal, certes, mais tout sauf anodin.

Sortie du 25/05/2011 : Rêves volés

Réalisé par Sandra Werneck

Film brésilien en couleur, 2009, tout public                

Jéssica (Nanda Costa), Daiane (Amanda Diniz) et Sabrina (Kika Farias) sont trois adolescentes d´une favela de Rio de Janeiro. Pour gagner un peu d´argent, elles se prostituent occasionnellement. Et malgré les problèmes du quotidien, elles ont les mêmes rêves que toutes les adolescentes. Elles essaient de garder le sourire et de continuer à rêver à un monde meilleur.

Cannes 2011

* L´Apollonide - souvenirs de la maison close

À l´aube du XXème siècle, dans une maison close à Paris, une prostituée a le visage marqué d´une cicatrice qui lui dessine un sourire tragique. Autour de la femme qui rit, la vie des autres filles s’organise, leurs rivalités, leurs craintes, leurs joies, leurs douleurs... Du monde extérieur, on ne sait rien. La maison est close.

Next - Libération : «L’Apollonide», beau bordel 17/05/2011
Douze filles de leur mère (maquerelle) dans un vase clos éblouissant de Bertrand Bonello.

 

* Le Point : Pédophilie : la banalité du mal - Michael, premier film réalisé par Markus Schleinzer, dérange. Il opte pour le point de vue du pédophile et non de l´enfant.

 

* My Little Princess - Film français d´Eva Ionesco avec Isabelle Huppert, Anamaria Vartolomei, Georgetta Leahu. (1 h 45.)

Critique du Monde du 17/05/2011 : "My Little Princess" : Eva Ionesco filme son enfance volée


La Lisère

Film français  réalisé par Géraldine Bajard

François, jeune médecin fraîchement diplômé, quitte Paris pour s´installer à Beauval, une ville nouvelle, où les pavillons flambant neufs s´alignent avec monotonie. A peine arrivé, il devient la cible d´un groupe d´adolescents, emmené par le charismatique Cédric. A la lisière de la forêt, le groupe s´adonne à des jeux dangereux, pour tromper son ennui. Jusqu´au jour où un de leurs jeux de rôles tourne mal...(Source : Evene)

 

Lire la Critique du Monde du 26/04/2011 de Jean-Luc Douin :
"La Lisière" : les mystères d´une zone pavillonnaire, entre cauchemar cérébral et fable sociale

Sortie du 30/03/11 : Tous les chats sont gris

Réalisé par Aleksi Salmenperä, 2010, 1h30. Sortie le 30/04/11

 

Synopsis : Mikael est un juge respecté et un père exigeant. Lorsque l´hypnotique Tilda, sa fille issue d´un premier mariage, réapparaît, l´équilibre familial est totalement bouleversé. Dani, le fils aîné de Mikael et de cette première épouse, découvre alors sa soeur qu´il n´a jamais connue. Une grande complicité s´installe rapidement entre les deux adolescents, au grand dam de leur père qui ne comprend pas leur relation, allant jusqu´à imaginer le pire...

 

Critique Télérama : Le frère et la soeur ont-ils vraiment fait l´amour ensemble ? Le soupçon de l´inceste, un poison violent... Le père a élevé son fils avec une tendresse rigide. Débarque sa fille, qui a la beauté du diable (la même que sa mère ?). Le fils se rapproche de cette soeur affranchie. Et le père s´en persuade, leur proximité est criminelle... Névrose parentale absurde, c´est le sujet de ce dra­me familial à la mise en scène épurée, aussi glacée que son acteur principal, Ville Virtanen, bloc d´austérité fissuré. Le film appuie là où ça fait mal : comment le monde adulte fait payer à la jeunesse ses échecs, mais aussi ses fantasmes inavoués...

 

Critique du 06 avril de Libération à lire ici

Sortie du 16/02/2011 : La bella gente, Ivano De Matteo

Film italien en couleur, 2009, tout public

 

Le film raconte, sous couleur d´une comédie de moeurs, les difficultés des gens lorsqu´ils sont pris entre des sentiments naturels comme la générosité et la solidarité envers les plus faibles et les ´étrangers ´, et des instincts tout aussi naturels que la défense des intérêts personnels, y compris affectifs. Susanna, le personnage principal, travaille dans un centre anti-violence consacré aux femmes maltraitées. Pour sauver une jeune prostituée de l´Est de l´exploitation et de la prostitution, Susanna persuade son propre mari Alfredo de l´enlever.

 

Critique du Monde Critique du 15/02/2011 : "La Bella Gente (Les Gens bien)" : idéaux bafoués

Contre toi

de Lola Doillon
Des sentiments naissent entre un jeune kidnappeur et sa victime, une femme chirurgien. Celui-ci veut se venger d´un accident médical qui l´empêche de vivre sereinement et décide d´enlever cette femme qu´il tient pour responsable. Lorsque cette dernière parviendra à s´échapper, elle n´aura de cesse de retrouver son geôlier, autant par amour que par vengeance.

Critique Evene :
Anna, la cinquantaine, semble étrangère à elle-même. L’héroïne pointe partout aux abonnées absentes : dans son job de chirurgien comme dans sa vie de très jolie célibataire. Que s’est-il passé ? Dès son entame, la fiction rembobine le fil. Anna (Kristin Scott Thomas, plus sidérante encore qu’à son bel ordinaire) est kidnappée en bas de son immeuble des beaux quartiers, puis séquestrée dans une pièce sombre. Le preneur d’otage est un jeune type énigmatique (Pio Marmaï, excellemment fébrile) qui veut lui faire payer la mort de sa copine, décédée dans l’hosto où officie Anna. La suite : un huis-clos anxiogène où les rapports a priori bien tranchés entre le tortionnaire et la victime deviennent rapidement beaucoup plus ambigus. Répulsion-attirance, domination-acceptation, manipulation-passion : le film accomplit d’incessants allers-retours entre les contraires théoriques. Contre toi ou tout contre toi ? That is the question...
Avec son second film, après le remarqué ‘Et toi t’es sur qui ?’, Lola Doillon frappe fort et dynamite les conventions rassurantes du drame psychologique. Nerveuse et sensuelle, la mise en scène excelle à capter les ambivalences dans les regards et les attitudes de ces deux personnages sous haute tension que tout sépare a priori et que tout réunit peut-être secrètement. Très loin d’être une illustration du syndrome de Stockholm en dix leçons, le film plonge au plus profond du gouffre des peurs, des désirs et des sentiments déraisonnables. On sort de là un rien sonnés, indécis quant au fond de l’affaire (qui manipule qui ?), et séduits par la puissance d’un film aussi abrupt que subtil.

Un été suédois

Film suédois en couleur de Fredrik Edfeldt , 2010


Une fillette se retrouve seule avec sa tante immature pendant que sa famille participe à une mission humanitaire en Afrique. Par un ingénieux stratagème, elle parvient à éloigner sa tante et reste seule maîtresse dans sa maison isolée à la campagne. Durant ces quelques jours de solitude, la ´Fille ´expérimente l´amitié décevante, l´éveil du corps et des sensations inconnues allant de la tendresse à l´inconsolable tristesse. Au retour de ses parents, la fillette est devenue une adolescente.


La Suède envoie décidément de beaux signaux cinématographiques sur l´enfance. "Beaux" n´est peut-être pas le terme approprié, car celles et ceux qui ont vu Morse en 2008 - romance vampirique entre un petit garçon et une petite fille - se souviennent d´un film terriblement sombre et violent. Parlons plutôt d´une beauté noire. Cet Été suédois se veut plus chaud et choisit une lumière très seventies (oeuvre du même chef opérateur), évoquant le travail du photographe américain Stephan Shore. Nous suivons une fillette livrée à elle-même dans une maison trop grande pour elle. Papa et maman, archétypes des bobos au grand coeur, sont partis pour une mission humanitaire en Afrique et ont laissé leur progéniture entre les mains d´une tante rock´n´roll qui joue les Arlésiennes dès le premier mâle venu. Nous voici donc, seul à seul, avec ce petit bout de chou qui va expérimenter tous les passages obligés (éveil du désir, rapport de force...) qui mènent à l´adolescence. La qualité de ce premier long métrage est l´extrême douceur avec laquelle le réalisateur parvient à filmer ce parcours initiatique. Le scénario comme sa mise en scène préfère la suggestion aux messages livrés clé en main. Il installe avec pudeur des sensations contraires comme la tendresse, la tristesse, la déception, la joie... En les mettant au diapason, il parvient à restituer ce qu´il y a de plus précieux dans l´enfance : l´innocence. En cela, cet été suédois est un petit miracle !

Black Swan

Nina est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Sa vie, comme celle de toutes ses consœurs, est entièrement vouée à la danse. Lorsque Thomas Leroy, le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth Mcintyre pour leur nouveau spectacle, ´Le Lac des cygnes ´, son choix s´oriente vers Nina. Mais une nouvelle arrivante, Lily, l´impressionne également beaucoup. ´Le Lac des cygnes ´exige une danseuse capable de jouer le Cygne blanc dans toute son innocence et sa grâce, et le Cygne noir, qui symbolise la ruse et la sensualité. Nina est parfaite pour danser le Cygne blanc, Lily pour le Cygne noir.

Alors que la rivalité de Nina et Lily se mue peu à peu en une amitié perverse, Nina découvre, de plus en plus fascinée, son côté sombre. Mais s´y abandonner pourrait bien la détruire...

 

On pourrait parfois imaginer qu’il va s’essouffler ou se fourvoyer mais non, Darren Aranofsky reste un des plus grands réalisateurs contemporains et Black Swan est son nouveau chef d’œuvre. Immisçant sa caméra dans les coulisses du New York City Ballet, il va explorer le drame intime de la quête de la perfection, tutoyer la schizophrénie, l’automutilation, l’inceste et érotiser la descente aux enfers d’une danseuse étoile. Le tout en balayant les genres avec une dextérité prodigieuse : drame, thriller, horreur, tous mêlés, liés dans une mise en scène brillante et fascinante dont on ne sort pas indemne

Les femmes sont des héros

JR, corps et femmes Par BÉATRICE VALLAEYS dans Libération du 10/01/2011
Cinéma . Le jeune photographe du monu-mental et de l’éphémère sort «Woman Are Heroes», documentaire au féminisme enjoué.

 

Avec son film Women Are Heroes, le photographe JR plonge le spectateur au cœur de vies de femmes exceptionnelles.
Parce qu´elles sont très souvent les premières victimes en temps de guerre et quasiment abandonnées à leur sort en temps de paix, JR rend hommage à ces femmes qui malgré toutes les embûches de la vie gardent le sourire, la force de se battre et l´espoir d´une vie meilleure.
Des favelas de Rio aux bidonvilles kenyans, en passant par les rues d´Inde et du Cambodge, un autre regard se pose sur leurs combats et leurs attentes.
Affichant leurs portraits via d´immenses collages sur les murs de leurs quartiers et villes, JR sublime ces destins hors-normes et met en avant ces personnalités fortes et émouvantes trop rarement reconnues à leur juste valeur.
Women Are Heroes vous invite à voyager et découvrir ces femmes qui, jour après jour et chacune à sa façon, se battent pour faire de ce monde un monde meilleur.
Avant tout, ce film est un message d´espoir et un vrai voyage à travers l’art de JR

Abel

Film mexicain de Diego Luna avec Christopher et Gerardo Ruiz-Esparza, Karina Gidi, José-Maria Yazpik. (1h23)

 

Depuis deux ans, Abel vit à l’hôpital. Traumatisé, fou, mutique… Un peu tout ça à la fois. De retour chez sa mère qui refuse de le contrarier de peur qu’il ne rechute, le petit se glisse dans le rôle du père absent. Un classique ? Oui, mais que Diego Luna revisite dans un scénario bien ficelé auquel peu de choses échappent. Les personnages sont fouillés, les enfants d’un naturel surprenant, les rebondissements maîtrisés, le complexe d’oedipe rapidement plié. Sobre et efficace, ce premier long métrage surprend tant il ne dévie jamais de la voie qu’il s’est fixée. L’enfant est devenu le père, quoi de plus naturel alors qu’il interdise à sa fille (sa soeur, donc) de ne pas fréquenter tel garçon, qu’il contrôle ses bulletins de notes, et qu’il décide d’honorer sa femme (sa mère). Le délire virerait-il au sordide ? Jamais, car Luna habille son film de tendresse, d’humour et de poésie. Il navigue sur les ondes du malaise sans jamais se laisser emporter par le courant. Sa caméra, elle aussi, oscille entre gros plans sensibles et cadres dansants. ‘Abel’ est un premier film sensible, fulgurant, concis qui révèle une rare modestie et une grande humanité.

 

Critique du Monde du 11/01/2010 : "Abel" : portrait sensible d´une famille sans père  par Thomas Sotinel

Au fond des bois

De Benoît Jacquot

En 1865, dans le sud de la France, une jeune villageoise quitte la maison paternelle pour suivre un vagabond dans les bois. De gré ou de force ?

Le Monde du 14 octobre 2010 : Jean-Luc Douin "Au fond des bois" : Joséphine, victime ambiguë d´une énigme judiciaire"

L´histoire est vraie. Elle a été relatée par la juriste Marcela Iacub dans une chronique du journal Libération. En 1865, dans le sud de la France, un mendiant estropié de 25 ans demande l´hospitalité chez un médecin. Il se fait passer pour sourd-muet, voyant, fils de Dieu, et viole la fille de son hôte, vertueuse bourgeoise, avant de l´entraîner avec lui au fond des bois. Retrouvée et ramenée à sa vie convenable, cette jeune fille devient l´héroïne d´une énigme juridique. Lire la suite

Répulsion

de Roman Polanski

 

Film britannique en noir et blanc, 1965, interdit -16 ans


Une jeune femme, laissée seule quelques jours, sombre dans la folie et les hallucinations. A mi-chemin entre réalisme et fantastique, avec peu de dialogues, ´Répulsion´ réussit à nous faire pénétrer dans le monde de Carole, empli de bruits terrifiants et de visions cauchemardesques.

Carol (Catherine Deneuve), jeune manucure belge, habite un appartement à Londres avec sa sœur Helen (Yvonne Furneaux). Elle est renfermée sur elle-même et a des comportements bizarres. Elle n´aime pas Michael (Ian Hendry), l´amant de sa sœur, et sa présence dans la chambre voisine l´empêche de dormir la nuit. Le jeune Colin (John Fraser) tente de la séduire mais elle repousse toutes ses avances, ce qui le met parfois en colère. Bientôt, Helen part en voyage en Italie avec Michael, malgré les protestations de Carol qui ne veut pas rester seule.

Une fois seule, Carol voit ses troubles psychiques augmenter considérablement. La nuit, elle rêve qu´un violeur force sa porte et saute sur elle. Elle imagine des fissures dans les murs et fait des fixations sur certains objets comme le rasoir de Michael. Après trois jours d´absence, elle retourne travailler au salon d´esthétique et blesse involontairement une cliente. Retournée chez elle, elle s´y cloître et voit bientôt les murs s´enfoncer et des mains y apparaître un peu partout. Colin vient la draguer chez elle et enfonce la porte. Elle le tue en l´assommant avec un chandelier puis cache le corps dans le bain rempli d´eau. Le propriétaire de l´immeuble (Patrick Wymark) arrive à son tour pour réclamer un loyer qu´on lui doit depuis déjà plusieurs jours. Voyant Carol en petite tenue, il lui fait des avances et commence à la toucher. Elle le tue à coups de rasoir.

Lorsque Helen et Michael reviennent de leur voyage, de nuit et sous la pluie, ils retrouvent l´appartement sens dessus dessous, un cadavre dans la salle de bain et un autre dans le salon. Carol est cachée en dessous de son lit, inconsciente.

Poetry

Film coréen de Lee Chang-dong avec Yun Jung-hee, Lee David, Kim Hira. (2 h 19)


Dans une petite ville de la province de Gyeonggi traversée par le fleuve Han, Mija vit avec son petit-fils qui est collégien. C´est une femme excentrique, pleine de curiosité, qui aime soigner son apparence, arborant des chapeaux à motifs floraux et des tenues aux couleurs vives. Le hasard l´amène à suivre des cours de poésie à la maison de la culture de son quartier et, pour la première fois dans sa vie, à écrire un poème. Elle cherche la beauté dans son environnement habituel auquel elle n´a pas prêté une attention particulière jusque-là. Elle a l´impression de découvrir pour la première fois les choses qu´elle a toujours vues, et cela la stimule. Cependant, survient un événement inattendu qui lui fait réaliser que la vie n´est pas aussi belle qu´elle le pensait.


La critique [evene] le 20 Mai 2010 par Jean-Nicolas Berniche
‘Poetry’ est l’oeuvre d’un homme de lettres et de culture. Un voyage dans l’univers de Mija, sexagénaire excentrique et radieuse soudain confrontée aux drames de l’existence. Le cinéaste met en scène ‘Poetry’ de façon si ludique que chacune des séquences est constituée de renvois et de questionnements fascinants - auxquels le spectateur cherchera seul les réponses. Au coeur de ces interrogations, la question du langage et du sens de la poésie. Plutôt que de s’y attaquer de front, le cinéaste suscite l’imagination du spectateur à travers le professeur de poésie, alter ego cinématographique donneur de conseils, jamais de leçons. Ainsi lorsqu’il demande à ses élèves s’ils ont déjà “bien vu”, une pomme en l’occurrence, c’est au spectateur de s’interroger sur l’importance des mots dans la vie. La parabole avec la maladie d’alzheimer, ombre qui plane sur ‘Poetry’, n’en est que plus intense. Nul autre que Lee Chang-dong n’est capable de faire surgir la beauté là où on ne l’attend pas : dans la maladie, mais aussi dans la mort (le film s’ouvre sur le suicide d’une collégienne suite à un viol collectif auquel serait lié le petit-fils de Mija) et l’acte sexuel sordide. Et l’actrice qui campe Mija y est pour beaucoup ; Yun Jung-hee, incroyable et insaisissable, révèle à toutes choses leur beauté, flâne dans ‘Poetry’ comme dans un monde flottant, en proie à l’oubli des mots alors qu’elle porte sur son dos l’humanité entière. Lee Chang-dong, ancien ministre de la Culture coréen, signe une oeuvre grandiose et ouverte et pose, du bout des lèvres, une autre question tout aussi précieuse : “Qu’est-ce que le cinéma ?”

 

Critique du monde  SÉLECTION OFFICIELLE DE CANNES - EN COMPÉTITION - 20 mai 2010
"Poetry" : un pied dans la poésie, l´autre dans le sordide par Jean-Luc Douin

 

Critique du Figaro Cinéma : La vieille dame et la poésie par Emmanuèle Frois

Desierto adentro de Rodrigo Pla

Critique de l´Express Par Julien Welter, publié le 27/07/2010 :

 

L´histoire d´un homme rongé par le remords qui veut bâtir une église. Tragique et romanesque.
 
Tourné avant, mais finalisé après La Zona (2008), Desierto adentro est à la fois le premier et le deuxième film de Rodrigo Pla. Pour une filmographie ordonnée, on repassera plus tard. Pour découvrir un jeune réalisateur capable de s´aventurer avec talent dans le thriller social comme dans la fable mystique, c´est ici. En 1926, au Mexique, Elias est pris dans la "Cristiada", cette guerre civile qui opposa l´Etat mexicain et les cristeros, partisans de la religion catholique. Rongé par la culpabilité d´avoir trahi le père Trinidad, convaincu d´être l´objet du courroux de Dieu, le paysan traîne alors sa famille au milieu de nulle part pour bâtir une église. Sous le cagnard de l´idolâtrie malsaine, des sévices et de l´inceste, le récit rampe à la recherche d´une ombre de pardon. Le chagrin qui mène à la folie, la solitude qui n´aide pas, la figure paternelle qui devient celle d´un bourreau... On trouve dans ce "désert" un romanesque aride et cruel digne d´une tragédie biblique. Malgré des longueurs (péché de jeunesse), ce n´est pas si mal pour une deuxième première oeuvre.   

 

Cinéma 28/07/2010 Libération : Critique : Soif de foi dans le «Désert» - Christique. Le destin tragique d’une famille mexicaine frappée par la folie du père. Par OLIVIER SÉGURET

Du silence et des ombres - reprise de 1963

Réalisé par Robert Mulligan
Avec Gregory Peck, Mary Badham, Phillip Alford, plus

Dans une petite ville d´Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d´office pour défendre un homme noir injustement accusé de viol...

 

crtitique libération Culture 28/07/2010  «Du silence et des ombres», rêve de film par Bayon

Dirty Diaries

Par Elise Magnusson, Sara Kaaman, Ester Martin Bergsma

 

Compilation de 12 courts métrages pornographiques et artistiques féministes.

Avec ‘Dirty Diaries’ le cinéma suédois pousse encore d’un cran son goût pour la provocation. Financés par les fonds publics de l’Institut suédois du film et dirigés par la documentariste iconoclaste Mia Engberg, douze courts métrages invitent à repenser la pornographie sous l’angle du féminisme. Communément soumis et façonné par le regard masculin, le corps de la femme - particulièrement dans l’industrie du film pornographique - devient ici un enjeu éminemment culturel et politique. Dans ‘Dirty Diaries’, actrices et réalisatrices se réapproprient la sexualité féminine, prenant le contre-pied total de l’éternel poncif du mâle dominateur. Alors certes, une inégalité flagrante marque l’anthologie subversive. Entre véritable recherche esthétique et conceptuelle et pornographie gratuite, le collectif ondule irrégulièrement. Et pourtant… Non seulement les films ont le mérite d’envahir des domaines réservés aux hommes et aux hétérosexuels dans la représentation de la sexualité, tels l’exhibitionnisme (‘Flasher Girl on Tour’), le sadomasochisme (‘Authority’) ou encore la masturbation (‘Come Together’), mais ils participent aussi à élever la pornographie au rang d’art à part entière. C’est le cas de ‘Skins’, court métrage conceptuel dans lequel un homme et une femme se délivrent ensemble d’une fausse peau dans le but de redécouvrir et de partager l’union neuve et égale de leurs corps. Le collectif s’octroie aussi un film d’animation à la fois terriblement cru et franchement satirique, ‘Dildoman’, où le spectateur d’un peep-show devient soudain le sex toy de deux géantes. En dérobant à l’homme la seule part du cinéma qu’il dominait, le recueil pornographique made in Suède ne brille peut-être pas par son uniformité mais appelle, c’est certain, à la controverse et à la reconquête féminine de tout un pan du territoire culturel.

Du silence et des ombres

Par Robert Mulligan

 

Film américain en couleur, 1962, tout public
Durée : 2 h 09
Dans une petite ville d´Alabama, au moment de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d´office pour défendre un noir injustement accusé de viol...

La Bocca del lupo de Pietro Marcello

Enzo a passé la moitié de sa vie derrière les barreaux d´une prison. Multirécidiviste, le gangster sicilien y a pourtant trouvé l´amour, et une forme de salut, grâce à la poésie. C´est son portrait que dessine Pietro Marcello, restitué par bribes, comme autant de morceaux d´une vie brisée, et celui de cette population marginale des quartiers génois de Croce Bianca, Via Prè, Sottoripa, dédale de ruelles coupe-gorge. C´est aussi le récit d´une histoire d´amour hors du commun, nourrie de la longue attente d´un paradis simple où l´on peut enfin vivre ses moments perdus.
Visuellement, ´La Bocca del lupo´ ("la gueule du loup") est un film admirable par la qualité de sa photographie et le rythme de ses plans. Fascinante, la caméra de Pietro Marcello parvient à saisir la mystérieuse beauté de la vieille ville de Gênes, et du dédale de ruelles étroites qui composent ses quartiers populaires. A travers elles, le documentaire suit Enzo, gangster multirécidiviste, quinquagénaire meurtri par des décennies de prison au cours desquelles il s´est lié à Mary, une transsexuelle qui partage désormais sa vie. L´émotion irradie le film, de cet amour hors norme, à l´horizon de la vieillesse, entre l´ancien malfrat paumé dans la société contemporaine, et ce fils de bourgeois devenu prostituée toxicomane. Seulement, la densité de leur relation semble parfois rester à distance de l´esthétique des images. A vouloir mêler l´histoire de la ville, de son sous-prolétariat et son architecture, à ces trajectoires individuelles complexes, ´La Bocca del lupo´ finit en effet par se perdre, voulant trop en dire. Aussi le spectateur reste-t-il à la surface de thèmes pourtant profonds, tout juste effleurés. Du coup, la délicatesse du film semble passer à côté de son sujet. Restent quelques moments de grâce, et de superbes images de la ville et des corps. C´est à la fois beaucoup et trop peu. On apprécie donc, tout en restant sur sa faim... avec une folle envie de découvrir Gênes ! Se consolera-t-on d´une pizza ?

Dog Pound de Kim Chapiron

Réalisé par Kim Chapiron
Avec Adam Butcher, Shane Kippel, Mateo Morales...

 

Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants. Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence. Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation. Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d´Enola Vale. Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.
A l’origine de ‘Dog Pound’, il y a une plongée documentée autant qu’affective du réalisateur Kim Chapiron (auteur du chaotique ‘Sheitan’) dans des prisons pour mineurs du Midwest des Etats-Unis. Un an d’immersion, de rencontres avec l’administration, d’échanges avec les jeunes détenus, âgés de 13 à 17 ans. Et le désir de restituer quelque chose de cette violence à peine contenue et de cette implosion latente. Tout, des décors ripolinés à la photographie éclatante, des cadres méticuleusement composés à la souplesse des mouvements de caméra, trahit la fascination de son auteur pour son sujet et le rapport ambigu qu’il entretient avec lui. Sa mise en scène parfaitement maîtrisée, comme le jeu intense de ses comédiens (issus pour la plupart du milieu en question) aguichent l’oeil, séduisent et font de cet enfer sous surveillance un rutilant lieu d’exposition – à mille lieues des clichés du genre gagnés par la crasse et le tremblement. Mais c’est précisément dans le rapport d’hypnose pour ce décor et son micro-système que se dissout toute tentative d’écoute des personnages, dont seuls les corps mêlés et meurtris investissent le champ visuel et sonore – la bande-son ne se prive pas, à cet égard, d’accentuer l’hyperviolence de leurs rapports. Nul recul, nul accès aux fragilités de ces jeunes chiens fous parqués en fourrière. Leur ballet est virtuose, il est vrai, mais il l’eût été plus encore si leurs âmes avaient été un tant soit peu éclairées.

 

Critique du monde du 24/06/2010 : "Dog Pound" : délinquants mineurs en prison (Jean-Luc Douin)

Les Mains libres

Réalisé par Brigitte Sy
Avec Ronit Elkabetz, Carlo Brandt, Noémie Lvovsky,...

 

Barbara est réalisatrice et travaille dans le milieu carcéral depuis plusieurs années. Elle prépare un film écrit et interprété par des détenus de longue peine dans une maison centrale de la banlieue parisienne. Deux fois par semaine, Barbara se rend à la Centrale où elle réalise avec les détenus, des entretiens qui serviront de base à l´écriture de leur scénario. Mais Barbara rencontre Michel, un détenu du groupe. Leur histoire d´amour la conduit à transgresser la loi.

Air Doll de Hirokazu Kore-Eda

Tokyo. Une poupée d´air habite l´appartement sordide d´un homme d´une quarantaine d´années. Elle ne peut ni parler, ni bouger, mais elle est la seule compagne de son propriétaire. Il lui parle, prend son bain avec elle, et lui fait l´amour chaque soir, en rentrant du travail. Mais un jour, le fantasme devient réalité : la poupée prend vie et développe des sentiments humains. Comme un nouveau-né, elle découvre un monde inconnu qu´elle aspire à connaître. Elle s´aventure alors dans les rues de la ville, fascinée par tout ce qu´elle voit, mais les gens qu´elle rencontre sont incapables de lui expliquer ce que veut dire ´être en vie´... C´est en poussant la porte d´un vidéoclub qu´elle obtient enfin une réponse : elle fait la connaissance de Junichi, le vendeur, et tombe aussitôt amoureuse de lui. La poupée est embauchée au magasin et noue chaque jour des liens de plus en plus forts avec Junichi : ils vont ensemble au cinéma et sillonnent la ville... comme un couple. La poupée est parfaitement heureuse jusqu´au jour où elle se coupe la main par accident et se met à dégonfler devant Junichi...

 

Sous des draps froissés, une aventure surréaliste commence. Celle de Nozomi. D’abord les mains, ensuite le visage : une poupée gonflable déguisée en soubrette est en train de prendre vie. Un vrai coeur dans un faux corps. Avec un scénario d’apparence aussi léger qu’une plume, Hirokazu Kore-Eda convoque de nouveau les thèmes qui nourrissent son cinéma : exister, se souvenir et mourir. Car s’il était question d’éternité dans ‘Still Walking’, ‘Air Doll’ est une fable moderne qui rappelle le caractère éphémère de la vie. Poétique, métaphysique mais aussi sombre et mélancolique, le voyage initiatique de la frêle Nozomi prend des airs de méditation sur la société contemporaine. Fantasme ambulant et objet sexuel à l’extérieur, vide organique et courant d’air à l’intérieur, la princesse de plastique renferme une grinçante réflexion sur l’image de la femme face au désir masculin. Et lorsque la créature, à mi-chemin entre Pinocchio et Edward aux mains d’argent se dégonfle soudain au beau milieu d’un vidéoclub, sauvée in extremis par le souffle chaud d’un collègue, la mort et l’érotisme se rejoignent dans un lyrisme bouleversant. Non seulement Hirokazu Kore-Eda évince avec brio toute vulgarité, mais il compose en plus une oeuvre à l’élégance esthétique rare, entre travellings flottants et images cristallines. Un écrin idéal pour la stupéfiante Du-na Bae en ersatz féminin plus vrai que nature et son interprétation magistrale, mélange de candeur et d’hypersensibilité. Malgré quelques longueurs, ‘Air Doll’ est une superbe allégorie de l’existence, parcourue de souffles et de vides, d’émerveillement et de douleur, et d’une persistante aura.

Année bissextile de Michael Rowe

Laura a 25 ans. Elle est journaliste, célibataire et habite un petit appartement à Mexico. Après une longue série d´aventures sans lendemain, Laura rencontre Arturo. La première fois qu´ils font l´amour, Arturo a pour Laura des gestes qui la bouleversent. Ils débutent une relation intense, passionnelle et sexuelle, où plaisir, douleur et amour se mêlent. Au fil des jours, qu´elle raye consciencieusement sur son calendrier, le passé secret de Laura refait surface, poussant Arturo à l´extrême.

 

Seule, marginale, cloîtrée dans son appartement glauque, sexuellement frustrée, à deux doigts du chômage… Laura a beau s’inventer une vie meilleure, plus saine, moins minable lors de ses rares échanges au téléphone : inutile de s’évertuer à préserver les apparences sous l’oeil sans pudeur et persévérant de Michael Rowe. Au contraire, plus l’antihéroïne arrondit les angles, plus son existence semble s’emmitoufler dans l’esseulement lamentable de ses journées rébarbatives de télétravail, qu’elle raye scrupuleusement sur son calendrier. Fixe, avare de mots, effroyablement lente, à l’affût du moindre geste, la caméra du réalisateur australien, Mexicain d’adoption, s’applique à restituer les trivialités quotidiennes de Laura, sans reculer devant le prosaïsme le plus banal (Laura aux toilettes) ou l’érotisme le plus cru (Laura fait une lugubre partie de jambes en l’air avec un inconnu). Et si ces longs plans-séquences affadis au néon frôlent au début le pathétisme surfait, à force d’insister et d’en rajouter des couches Rowe réussit finalement à nous imprégner de cette vie parfumée de boîtes de conserve (Laura mange devant la télé) et du goût amer du plaisir solitaire (Laura se masturbe en épiant les voisins). Le sexe, le confinement, l’engourdissement, le antihéros raté de souche indienne, la frustration, puis la violence cathartique : l’hyperréalisme cafardeux, proche du vérisme de ‘Batalla en el cielo’ de Carlos Reygadas, ne sombre jamais dans la mièvrerie, non plus que dans la vulgarité gratuite. Sa relation jalonnée d’ébats sadomasochistes avec Arturo s’avère au contraire d’une beauté rare et déstabilisante, car c’est là que Laura, superbement interprétée par Mónica Del Carmen, trouve enfin une forme de “vérité” et de tendresse. Et que, dénudée de dedans comme de dehors, fragile, bouleversante, elle parvient à nous faire oublier les nuées de torpeur et l’espace confiné, pour nous basculer dans une poésie troublante.

Séduite et abandonnée

Reprise de 1964

 

Réalisé par Pietro Germi
Avec Stefania Sandrelli, Saro Urzi, Aldo Puglisi,...

 

Peppino habite une petite ville de Sicile. Fiancé à Mathilde Ascalone, il abuse de Agnese, la soeur de Mathilde. Lorsque le père, Vincenzo Ascalone, apprend le déshonneur de sa fille qui maintenant attend un enfant de Peppino, il enferme la fautive et espère convaincre le coupable de réparer son erreur.

Triomf

Réalisé par Michael Raeburn
Avec Pam Andrews, Obed Baloi, Vanessa Cooke...

 

Critique Par Emmanuel Cirodde- L´Express.fr du 25 mai 2010 :

Un film où le désespoir est à nu, bouleversant si on s´accroche.
À la veille des premières élections démocratiques de 1994 en Afrique du Sud, une famille blanche dans une banlieue pauvre de Johannesburg semble se déliter sous nos yeux. Inceste, violence, décadence, bêtise... tout est bon pour nous exposer le pourrissement d´un monde sur le point de disparaître.
Et si cette description sans pitié de ce foyer repoussant est si désespérée et symbolique des drames de l´apartheid, elle emmène le film dans une humeur de désolation qui finit par nous tenir à distance du juste combat qu´elle soutient.

Jamais sans toi

Réalisé par Aluisio Abranches
Avec João Gabriel Vasconcellos, Rafael Cardoso, Lucas Cotrim...

L´histoire d´amour inconditionnelle entre Francisco et Thomas, deux demi-frères.

Le film, se déroulant à Rio de Janeiro et Buenos Aires, raconte leur enfance dans un environnement familial aimant et leur arrivée à l´âge adulte lorsqu´ils réalisent la vraie nature des sentiments qui les lient.

Life during wartime

Réalisé par Todd Solondz 
Avec Shirley Henderson, Ciarán Hinds, Allison Janney, ...

 

Suite et variation du film ´Happiness´, ´Life during Wartime´ voit ses personnages lutter pour trouver leur place dans un monde volatile et imprévisible. Le passé hante le présent et met le futur en péril. La question du pardon, et ses limites, est au coeur d´une série d´histoires d´amour.

Acerbe, provocateur mais terriblement juste, Todd Solondz a coutume de passer au vitriol les idéaux petit-bourgeois d’une Amérique éclaboussée par la culpabilité et l’hypocrisie. S’inscrivant librement dans la continuité narrative de ‘Happiness’ sorti il y a douze ans (les mêmes protagonistes sont interprétés par un casting différent), ‘Life during Wartime’ concentre les fétichismes scénaristiques politiquement incorrects du cinéaste : désagrégation familiale et dégoût de soi, banalisation de la monstruosité des hommes, illusion quotidienne du bonheur et de la normalité. Difficile et excessivement cynique sur le papier, le film basculerait vite dans la facilité scabreuse s’il ne brillait pas par son humour noir rudement spirituel. Le metteur en scène choque par son regard impitoyable sur l’époque mais ne se contente nullement de titiller le spectateur à coups de dialogues et de situations équivoques ankylosantes. Sa franche virtuosité éclate à la figure lorsqu’il ose rire des pires atrocités "morales" et déceler chez ses personnages les plus psychotiques une vulnérabilité attendrissante, permettant ainsi à son récit de respirer sans jamais l’affadir. Dans un tourbillon d’émotions violentes et contrastées, ‘Life during Wartime’ décolle grâce à une poignée d’acteurs admirables (mentions spéciales à Ciáran Hinds en repenti pédophile devenu une sorte de martyre et au très jeune Dylan Riley Snider qui incarne finement les tourments de la pré-adolescence). En dépit d’une certaine proximité avec Todd Haynes, lui-même hanté par Douglas Sirk, Todd Solondz se détache du pur modèle mélodramatique hollywoodien pour privilégier un découpage en sketches proche de la série télévisée, un peu à la manière d’un Robert Altman, dans un souci d’immersion et d’identification immédiates. Chamboulé par ce spectacle tragicomique d’une rare lucidité, on se console à l’idée d’en savoir peut-être un peu plus sur l’esprit humain et ses fascinants paradoxes.

 

Article critique de l´Express : Life During Wartime, scabreux et facile (Studio Ciné Live) du 27/04/2010 par Sandra BENEDETTI

Daniel et Ana

Réalisé par Michel Franco - Avec Dario Yazbek Bernal, Marimar Vega, Chema Torre, plus

Long-métrage espagnol , mexicain. Genre : Thriller , Drame


Daniel et Ana sont frère et soeur et les meilleurs amis du monde. Tous deux se trouvent à un moment capital de leur vie. Ana est sur le point de se marier. Daniel est un adolescent sociable qui découvre son identité sexuelle. Un jour, ils sont kidnappés, et l´harmonie qui règne entre eux est immédiatement rompue. Un événement choquant les oblige à affronter leurs désirs et leurs peurs.

 

Critique du Monde du 30 mars 2010 : "Daniel et Ana" : inceste contraint à Mexico par Jean-Luc Douin

Chloé

Film de Atom Egoyan avec Julianne Moore, Liam Neeson


Une femme pensant que son mari est infidèle décide d´embaucher une escort-girl afin de prendre son époux en flagrant délit d´adultère.

Le scénario de ´Chloe´, cousin germain de celui de ´Nathalie´ d’Anne Fontaine (dont s’est inspirée la scénariste Erin Cressida Wilson) est le premier auquel Atom Egoyan donne corps sans en être l’auteur. Pour autant, l’auteur de ´Family Viewing´ et d’´Exotica´ est ici bel et bien en territoire familier : tout ou presque de ce thriller psychologique lui ressemble, du vacillement des personnages à l’hypnose qu’il suscite. Atom Egoyan est un cinéaste du désir trouble, de ce flux incontrôlable qui parcourt un être et contamine ou non l’objet de ses regards. ´Chloe´ repose tout entier sur cette notion : par son script où se joue la manipulation de ce désir, comme téléguidé à distance ; par sa mise en scène qui fait son lit et en trace le cheminement. Le vernis qui recouvre ce drame, comme toujours chez ce cinéaste, est d’une impeccable facture : tout de la lumière tamisée au chromatisme de l’image, de la musique et des sons vibrants à la plastique des comédiens, des décors design aux costumes au cordeau, confère à l’élégance suprême. Mais sous ces séduisants atours, ´Chloe´ échoue dans sa tentative d’envoûtement. Comme dans ´La Vérité nue´, sa narration se heurte à un surcroît de démonstration. Son image pourtant si belle se leste dès lors d’illustrations diverses (les rapports que fait la séductrice à sa commanditaire sont non seulement narrés mais figurés), et d’un exemple de démonstration outrancière - le gros plan, face caméra, où Chloe décide de se venger relève à cet égard de l’aberration esthétique. Le chic combiné au choc, on le sait, n’est pas une arme de séduction massive.

 

Critique : Libération.fr - Cinéma 17/03/2010 Par BAYON
Amanda Seyfried et Emmanuelle Seigner

 

Les Liaisons dangereuses wasp engagées le sont (dangereuses) ; il y a mort d’homme. Entre King et Lauréat teintés de Théorème, Esther récent sans oublier certainNathalie originel, la variation rothienne Chloe,sur le sexe à trois (papa, maman, fiston) avec invitées spéciales (une traînée, une pute), conjugue bovarysme, lolitisme, voyeurisme, jalousie, inceste, lesbianisme (mais ni zoophilie ni coprophilie), en petit débarras pervers du refoulement exquis (comme on dit douleurs exquises) sous la houlette de Julianne Moore - décidément… Lire la Suite

Independencia

Réalisé par Raya Martin 
Avec Tetchie Agbayani, Sid Lucero, Alessandra da Rossi, ...
Philippines, début du 20° siècle. Les premiers retentissements de la guerre annoncent l´arrivée des troupes américaines. Une mère et son fils décident de fuir vers la montagne à la recherche d´une vie plus sûre. Un jour, au milieu de la forêt, le fils découvre le corps gisant d´une femme abusée qu´il décide de ramener dans leur abri. Les années passent. Le fils devenu homme, la femme et son enfant vivent isolés, reculés du chaos ravageant le pays. Mais un orage soudain bouleverse leurs existences pendant que les troupes américaines approchent.

Bad Lieutenant

Film de de Werner Herzog

 

Escale à La Nouvelle Orléans, déjanté et drôle : Critique par Julien Welter (L´Express du 17 mars 2010 )

L´Allemand Werner Herzog réinterprète un grand film noir de l´Américain Abel Ferrara. Mais pourquoi s´est-il frotté à un univers si éloigné du sien?
Avant : Bad Lieutenant (1992). En enquêtant sur le viol d´une religieuse, un flic drogué et traficoteur de paris illégaux va trouver la rédemption. Allumé et catholique notoire, Ferrara réalise, au travers de cet alter ego, un autoportrait monumental qui n´oublie jamais d´être un polar.
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Precious

Lorsqu´à 16 ans, Precious apprend à lire et à écrire dans une école alternative, un monde nouveau s´ouvre à elle.
Un monde où elle peut enfin parler, raconter ce qui l´étouffe.
Un monde où toutes les filles peuvent devenir belles, fortes,
indépendantes. Comme Precious...

 

Réalisé par Lee Daniels
Avec Gabourey Sidibe, Mo´Nique, Paula Patton

 

 

Lire la Critique dans Libération du 27/02/2010 Par SABRINA CHAMPENOIS

 

Critique du Figaro Mag du 26/02/2010 : Nul ne voudrait du karma de Precious Jones. A 16 ans, cette Noire américaine porte lourd : ses rondeurs d´obèse, le traumatisme de viols incestueux, deux grossesses, une séropositivité... Une vie d´agressions marquée par la fatalité. Seul espoir ? Son apprentissage de la lecture et de l´écriture qui lui permet de mettre des mots sur ses souffrances, de verbaliser ses émotions. S´affranchir par la parole, la connaissance, la culture est l´un des thèmes les plus intéressants de ce film sur la violence familiale et sociale. Primé aux festivals de Sundance et de Deauville, remarqué à Cannes, Precious frappe fort. On en sort déstabilisé, bouleversé, mais satisfait d´avoir vu que les matchs les plus déséquilibrés ne sont pas toujours perdus d´avance.(L.H.)

Disgrâce de Steve Jacobs et Anna-Maria Monticelli

David Lurie est professeur de poésie romantique à l´université du Cap en Afrique du Sud. Divorcé, il assouvit sans retenue son attirance pour les femmes. Mais la relation qu´il entretient avec l´une de ses étudiantes provoque le scandale, si bien que David se voit forcé de démissionner de son poste. Il trouve alors refuge chez sa fille, Lucy, qui cultive des fleurs dans une ferme isolée à l´intérieur des terres, une région que les Blancs ont quittée après la fin de l´apartheid. Pour continuer à vivre dans ce paysage somptueux David et Lucy doivent se plier à toutes sortes de compromis ; là où les Blancs étaient les maîtres autrefois, leur présence est maintenant à peine tolérée. Le jour où David et Lucy subissent une agression, David est le témoin impuissant du viol de sa fille. Choqué, il se rend compte de la violence faite aux femmes dans la société et prend conscience du comportement abusif qu´il a lui-même toujours eu vis-à-vis d´elles. Entre la repentance et la nécessité de faire face et de continuer à vivre, David doit remettre en cause le système de valeurs auquel il a cru jusqu´ici. Il doit désormais intégrer de nouvelles règles de partage des pouvoirs entre les hommes et les femmes, et entre les Blancs et les Noirs.
‘Disgrâce’, ou la chute d’une belle utopie du XXe siècle : le rêve d’une nation fondée sur la discrimination qui réconcilierait ses enfants, blancs et noirs. Mais l’Afrique du Sud post-apartheid est une terre veinée de fossés. Tombé en déshonneur pour s’être entiché d’une de ses élèves, un professeur d’université se réfugie dans le veld, auprès de sa fille. Loin du tumulte du Cap, les volontés d’ouverture se heurtent à des siècles d’incompréhension. La violence ne s’est pas tue, elle distille son poison dans le lien qui unit les générations et la cohabitation interraciale. John Maxwell Coetzee avait su dire ces fractures dans un roman d’une puissance à nulle autre pareille. Steve Jacobs, qui revient de la comédie de moeurs, ose l’adaptation d’un monstre. Et la gifle qu’il nous inflige est cinglante. Usant de la même sobriété, de la même distance, il réalise l’exact reflet du texte de Coetzee. Un film bouleversant, glaçant, qui a su emprunter aux mots son essence, à l’aridité des paysages et au talent des comédiens son indépendance. Même le maniérisme de John Malkovich s’efface derrière le désarroi de son personnage. Parfait lorsqu’il méprise le conservatisme des institutions, il abandonne peu à peu son arrogance pour affronter l’indicible sauvagerie et la soumission de sa fille. Incarnée par Jessica Haines - largement à la hauteur de son premier rôle au cinéma - la jeune génération de Blancs tente de rompre avec les vieux modèles hiérarchiques, au risque de sacrifier son intégrité et de payer cher le tribut de la cohabitation. Quelle que soit la distance qui les sépare, chacun de ces rôles est une clé pour pénétrer la complexité de l’histoire sud-africaine. Dans la chaleur étouffante et sous la lumière crue, Steve Jacobs filme le drame sans fard, sans ostentation non plus. Il préfère la force d’un silence impuissant aux débordements de douleur. Et c’est dans cette retenue qu’il trouve l’image juste d’un monde vacillant sous son propre déséquilibre.


Critique de Didier Péron, journaliste - Source : Libération.fr - 03/02/2010

Lovely Bones

Violée et assassinée, une jeune fille de 14 ans observe le monde depuis le paradis. Elle voit ses parents et sa famille ravagés par le drame, elle voit le détective chargé de l´enquête et elle voit son meurtrier poursuivre ses sanglants méfaits...

Les Travailleu(r)ses du sexe de Jean Michel Carré

En France, depuis la loi Sarkozy de 2003 sur le racolage passif, des femmes et des hommes revendiquent le droit de pouvoir louer librement leur corps alors même que l´économie du marché utilise une pseudo libération sexuelle pour justifier la légalisation de la marchandisation de l´intime. Paroles et pratiques dérangeantes, stigmatisées par des jugements moralisateurs, qui nous questionnent sur les rapports hommes / femmes, la sexualité et son contrôle par le pouvoir.

 

En salle : 31 15

 

Critique de Philippe Azoury, journaliste - Source : Libération.fr - 03/02/2010

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